A LA PORTE DES EXPERIENCES CLINIQUES,L’ART THERAPIEUNE AUTRE CLEPOURLA PSYCHOLOGIE CLINIQUE 

New York Fashion Week photo gallery.Marty Smith, Unsplash.

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Maria OUCHELH

m.ouchelh@gmail.com

Professeure de l’enseignement supérieur 

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Université Mohammed V, Département de Psychologie -Rabat-

Samira BEN AHMED

samirabenahmed1@gmail.com

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Université Mohammed V, Département de Psychologie -Rabat-

Tél :0676443915

Résumé :
L’art-thérapie connait un engouement croissant au sein des institutions de soins. Les ateliers àmédiations artistiques se multiplient, et la demande des patients augmente considérablement. les techniques thérapeutiques de l’art-thérapie sont utilisées dans de nombreux domaines (psychiatrique, éducatif, social, etc.).

Objectif : il est temps pour la  psychologie clinique qui s’ouvre sur des pratiques nouvelles de combinerl’art-thérapie, comme un  outil spécifique d’aide et de soin  indispensable .La formation des art-thérapeutes devrait êtrediplômante et certifiée au sein de la psychologique clinique .Notre réflexion tente d’expliquer cette jonction entre art et santé mentale et art et psychologie clinique ?

Méthode : Pour ce faire, nous sommes référé à des vécus d’expériences cliniques réelleschez 12 patients, hospitalisés en France, à Avignon-France, pour pouvoir relater l’impact du premier regard déposé à l’Art et les sentiments projetés  et émotions ressenties au cours de l’activitéde  peinture comme médiation thérapeutique.

Résultat :La résonance des patients avec les toiles semble provoquer des émotions privilégiées et susceptible de transmettre un message, de réveiller quelque chose d’intime, d’initier un mouvement psychique .

Analyse :A ce titre, l’étude approfondie des dessins projectifs de nos patients, a permis de mettre en évidence les particularités du fonctionnement psychologique de chaque individu par la médiation de l’art plastique.

Discussion :’le cri’ la toile d’Edvard Munch,est une représentation signifiante à l’expérience traumatique. Ainsi, l’art visuel, en tant qu’œuvre de symbolisation et de traitement psychique du traumatisme, est une sorte de rempart contre la déliaison et la destructivité. 

Conclusion :l’art -thérapie avec ses soins palliatifs peut s’appliquer  pour une esthetique du corps. 

Mots clés : 

l’art-thérapie- la psychologie clinique – les expériences cliniques – la médiations- les pathologies.

Introduction :

Depuis des siècles,L’art a marquéson empreinte dans un nombre croissant de domaines, dont celui de la santé.la psychologie cliniquequant à elle,propose progressivement de nouvelles approches pour la prévention, les prises en charge et la recherche scientifique. La santé mentale en générale bénéficiecertes, des avancées avec l’évolution de la science qui permet d’élargir les possibilités de soin. En parallèle, le domaine de l’art connait les mêmesévolutions depuis les dernières décennies, avec le développement d’un art de thérapie. Ces éléments nous amènentà questionnerl’impact de la jonction entre art et santé mentale, entre art et psychologie clinique qui constitue aujourd’hui l’art-thérapie. Ainsi afin d’amener notre réflexion sur les points de rencontre possible entre les outils dela psychologie clinique et l’art-thérapie, nous nous proposons dans un premier temps de présenter le paysage actuel de psychologie clinique,puis discuter des interactions possibles entre les deux champs de l’art et de la thérapeutique psychologique clinique. Ensuite trouver l’intérêt d’introduire cette discipline comme outil important dans le soin et la cure.

La psychologie clinique :

C’est en 1971 qu’un diplôme de « Psychologue clinicien » à l’Université Paris VII, fut reconnu pour la première fois, en France, par le ministère de la Santé.Si nous nous reportons à l’année universitaire 1987-1988, 39 diplômes (DESS) sont délivrés dont 15 sont intitulés « Psychologie clinique et pathologique » ; ou parfois « Psychologie clinique » , « Psychologie gérontologique » , « Conseil psychologique » , « Psychologie et Psychopathologie » ainsi que trois DESS de psychologie de l’enfance et de l’adolescence  d’inspiration clinique et ce, selon les universités. A côté de cette orientation adossée au secteur santé, on trouve une « psychologie du travail », et une « l’ergonomie ». Or la psychologie clinique, si elle est née en France,elle y a connu une existence conflictuelle exprimée, au départ, avec la médecine d’un côté, et la psychologie expérimentale de l’autre, et elle afini par trouver son salut en se rapprochant de la psychanalyse, en raison de la présence en son sein, de Lacan et des lacaniens .

Au Maroc, la naissance de la psychologie était sous forme de cours en 1976, et 30ans plus tard , elle devient une  filière au  département de psychologie qui a été créé en 2006. La psychologie clinique,à son tour n’a vu le jour qu’en 2001.Dans le cadre d’un master de psychologie clinique  crée et qui  s’est  définit  pour objectifs  la formation des spécialistes du diagnostic et du soin pour pouvoir répondre  à  des  besoins  ressentis  au  Maroc,et  les rendre  titulaires  d’un  diplôme  et capables  d’assumer  la  prise  en  charge des problèmes propres à  une  population  d’enfants,  d’adolescents  et  d’adultes  qui  présentent  des  difficultés  d’ordre psychologique ou consécutives à des déficiences ou handicaps.

Dès lors, l’éventail a élargiles perspectives pour une psychologie clinique, soucieuse de tracer ses limites et d’affirmer son autonomie. Elle se penche vers l’homme « incliné », puis étendu mais surtout, se donnant pour sujet-objet « l’homme total en situation » (Lagache) « et en évolution » (J. Favez-Boutonier) ; elle perçoit, derrière la totalité, ce qui va être son principe, la singularité. Il faudra trente ans pour que les biologistes comprennent enfin cette idée que la personne humaine, produit le plus complexe de l’évolution, est irrémédiablement et définitivement singulière. C’est cette singularité, qui devient l’objet ultime de la clinique.

Quand l’art rencontre la psychologie.

L’art-thérapie est l’un des domaines qui est utilisé par la psychiatrie pour soigner les patients,et ce pendant des années. Ce champ s’intéresse à l’expression et à la création comme source possible de récupération. Il améliore l’attention, la mémorisation, lesreprésentationsgéométriques, la lecture, la concentration et latolérance. Toutefois,la question de la clinique est au cœur de l’art-thérapie caril est envisageable de l’intégrer dans le nouveau cadre thérapeutique de la clinique tant qu’il est important de prendre en compte les aspects pathologiques. 

Méthode:

Durant un stage de psychopathologie en 2012,nous avons conduit uneexpérience clinique en faveur de patients admis au sein de l’hôpitalde jour « Guillaume Boutet » à Avignon, en France,pour différents troubles psychiatriques   .À travers une sélection d’œuvres connues, nous les avons invité à regarder l’art sur support de papier ,de bonne qualité d’impression . Les12patients et patientes sont âgés de 15ans à 57ans et sans aucune notion  artistique. Ces modèles d’art sont destinés au choix individuel d’une reproduction symbolique sur du papier‘Canson’.

Dans l’atelier d’activités sont réunis les 07patientes admisesau pavillon des femmes, et les 5 patients hommes ;tous rassemblés autour d’une seule grande table , située au centre de la pièce.Au premier constat, le vécu de l’expérienceexprimé par notre population choisie de convenance, est dirigé dans deux orientations opposées :

A cet égard, notreobservation vas dans le sens de la détection de  ce qui se passe à l’instant du regard posé sur l’œuvre.D’autre part, notre description  concerne  l’attitude du participant(e)au moment de la reproduction du modèle choisi.

Résultat :

D’emblée nous remarquons, l’entrée en résonance des patients avec les toiles qu’ils regardent, pour chacun des participants(es), une des œuvres semble provoquer des émotions privilégiées pour être élus à la reproduction par dessin etpeinture. Chaque œuvre a ainsi été susceptible de transmettre un message, de réveiller quelque chose d’intime, d’initier un mouvement psychique. C’est cet enseignement que nous dévoile l’art à priori, avant le commencement de l’acting et du geste de reproduire avec le matériel d’art plastique.

Au cours de l’enchainement de l’opération de copiage, la cadence de respiration est saccadée et  ascendante et  la concentration est optimalefigée sur le modèle.L’oui est déconnectée et l’imagination est flottante.

Analyse :

10 patients ont vécu la même expérience, exceptée la jeune fille de 15ans ,qui a choisi l’œuvre de ‘lajeune fille à la perle’et qui était un peu agitée en verbalisant beaucoup sur ce que les autres faisaient. Elle marqua son désintérêt pour l’activité, son déni pour l’image qu’elle a pourtant, bien aimée tout au début .Un monsieur de 33ans,attirait notre attention en regardant plus souvent,en haut ,avant de reprendre sa peinture sur sa feuille, comme si le modèle était accroché au plafond.

Mr. M semblait en immersion absolue avec la toile « la nuit étoilée»devan Gogh(peinte en 1889 depuis une fenêtre à partir de l’hôpital psychiatrique de Saint _Paul de Mausole). La vue comprend un ciel mouvementé avant l’aube et un village fictif.Quant au dessin de Mr.M ,à plat , était sous forme d’une casquette rouge .Quelest son ressenti et pourquoi une casquette ? notre patient de 33ans voulait seprotéger,d’après ses dires. Dequoi?De son rapport réticent aux autres, de sa schizophrénie désorganisée, dont il est diagnostiqué ou de ses délires et hallucinations fragmentés ? comme le sont parfois nos rêves qui tissent leur fond dans la véracitéet du réel dur .En effet, pour Freud :« l’œuvre picturale comme un rêve éveillé est une réalisation de l’inconscient. Cependant, à la différence, si le rêve diurne est, comme produit de l’activité psychique, relativement privé et secret, l’œuvre d’art à une nature sociale »

Les autres reproductions étaient étonnement belles, chacune dans son style, entre esquisse , du copié réussi, surtout chez les femmes, à des sinueuses proches des traits originaux, le résultat était au-delà de nos attentes.Ace titre, l’étude approfondie des dessins projectifs de nos patients, a permis de mettre en évidence les particularités du fonctionnement psychologique de chaque individu par la médiation de l’art plastique.

Discussion :

« Le Cri »1883, est le plus connu de toutes les œuvres d’Edvard Munch. Il attire l’attention du spectateur par des couleurs expressives, les lignes fluides, les émotions d’individus. Le tableaureprésentent une silhouette humaine criant dans le désespoir sur le fond du ciel rouge et le fond de paysage extrêmement généralisé. 

Edvard Munch,l’artiste, a connu des expériences traumatiques de l’enfance qui trouvent leur place dans son art et dans sa vision du monde. L’art permet de « développer psychiquement » les effets de ces expériences douloureuses de l’enfance. Les représentations des traumatismes de l’enfance à travers la peinture sont une occasion de donner une « figurabilité », une représentation signifiante à l’expérience traumatique. Ainsi, l’art visuel, en tant qu’œuvre de symbolisation et de traitement psychique du traumatisme, est une sorte de rempart contre la déliaison et la destructivité

Freud écrit : « Lorsque ne subsistent plus du passé que les souvenirs incomplets et confus que nous appelons traditions, l’artiste trouve un grand plaisir à combler, au gré de sa fantaisie, les lacunes de la mémoire et à conformer à son désir l’image du temps qu’il a entreprise de dépeindre »

Le philosophe grec Aristote avait bien compris 300 ans avant J.C que l’art est une affaire sociale. Il préconisait ainsi la représentation théâtrale afin de provoquer chez le public une « purge des passions » qu’il nommait la « catharsis ».

Freud envisage quant à lui l’art comme un défouloir humain, un exutoire. Pour le spectateur, l’art représente une délivrance qui lui permet de s’évader du réel, afin de goûter aux rêves d’autrui et d’interpréter les œuvres à sa manière.

Plusieurs argumentations sont venues valider et démontrer l’intérêt tant du point de vue théorique que clinique de l’art thérapie. Si l’art est délivrance qui permet de s’évader et une sorte de catharsis pour pouvoir ,par ailleurs repeindre la vie d’un Alzheimer en lui rappelant son histoire. Nos connaissances actuelles sur ces douze expériences de cas cliniques démontrent que les mécanismes projectifs défensifsont le rôle de contrecarrer le symptôme et faire écran au retour du refoulé. Ainsi, La séance d’activité artistiquepar la médiation de l’art tente d’induire les solutions «palliatives ». In finé, les expériences exceptionnelles peuvent être considérées comme un domaine clinique original et actuel.

Conclusionet perspectives :

Après la description brèvedes expériences subjectives et exceptionnelles de nos patientsIl apparaît nécessaire de repenser la formation des psychologues en mettant l’accent sur la pratique et son analyse, ainsi que sur les apports récents de la recherche, tout en maintenant la pluralité des approches avec une éventuelle pratique artistique attestée.

Dans la santé, Il est important de souligner que l’art n’est pas que plastique, il est aussimusical,  cinéma, danse, théâtre,cependant, sa matière est aussi se faire de chair , de corps  lorsque quand  il est retourné vers soi il esten quêted’esthétique physique ou émotionnelle .Dans son domaine le  chirurgien chevronné de l’esthetique ,artiste par son geste et sa précisiondépasse le naturel et élimine les imperfections pour se concentreràfaire du corps ou du visage de la femme uneharmonisationdes plus parfaite lui procurant ainsi, un ressenti positifpour que la femme soitfélicitée de retrouver un bien -être et une confiance en soi  , libérée des limites de son corps et de ses intérieurs sombres  pour laisser place à un imaginaire devenu réel par le symbolique de l’art et de la thérapie!

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Annexe 

Parmi les tableaux d’art présentés aux patients

Les Nymphéas.
La Jeune fille à la perle.

LES NYMPHÉAS PAR CLAUDE MONET                                                                                    LA JEUNE FILLE À LA  PERLE PAR JOHANNES VERMEERLA

La Persistance de la mémoire.

   PERSISTANCE DE L’EAU  DE LA MÉMOIRE PAR DALI                                                                      LES JOUEURS DE CARTES DE PAUL CEZANNES                                                                                                                                                                                                                                                   

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